L’arrivée de la 5G en France n’est plus qu’une question de semaines. A partir du 29 septembre, les opérateurs télécoms vont livrer bataille, dans le cadre d’enchères, pour acquérir les fréquences qui leur permettront de déployer cette nouvelle technologie de téléphonie mobile d’ici à fin 2020.
A l’approche de cette échéance, le débat est vif entre partisans de la sobriété numérique et promoteurs du progrès technologique, entre « amish » et « innovateurs », pour reprendre les mots polémiques d’Emmanuel Macron. Quelle est l’utilité de cette technologie pour les particuliers et pour l’économie française ? Faut-il craindre son impact sanitaire et environnemental ? Demander un moratoire sur son déploiement, comme l’a fait la convention citoyenne pour le climat, ou accélérer pour ne pas être distancé par des pays comme la Corée du Sud, la Chine ou les Etats-Unis ?
- Qu’est-ce que la 5G ?
Cette nouvelle génération de communication mobile utilise une partie du spectre des ondes radio, celle située entre 3,4 et 3,8 gigahertz (GHz). Elle offre une bande passante plus importante que la 4G et permet donc un meilleur débit dans la transmission des données, de l’ordre de dix fois supérieur. Et ce n’est qu’un début : la bande des 26 GHz, qui va être mise à disposition, probablement en 2023, doit permettre à la 5G de délivrer toute sa puissance.
L’arrivée de la 5G ne signe pas la fin de la 4G, elle s’y ajoutera, et permettra avant tout d’éviter la saturation du réseau actuel, qui pourrait intervenir d’ici « un ou deux ans », selon le patron d’Orange, Stéphane Richard. D’après les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, la consommation des données des utilisateurs croît au rythme de 40 % par an.
- S’apprête-t-elle à bouleverser le quotidien ?
A en croire Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, la 5G servirait à « regarder des films porno en haute définition dans l’ascenseur » ou à « vérifier [à distance] si on a encore des yaourts dans son frigo ». Quoique provocateur et caricatural, M. Piolle ne trahit pourtant pas complètement la réalité. Contrairement à ce qu’ont pu apporter les précédentes générations de téléphonie, qui ont permis de profiter pleinement de l’Internet mobile, la 5G ne sera pas porteuse, à son lancement, de nouveaux usages à destination du grand public.
Elle permettra « juste » une amélioration du service existant : téléchargement plus rapide des contenus, meilleure expérience pour les adeptes de jeux vidéo. Certains gagent aussi qu’elle pourrait enfin donner sa pleine puissance à la réalité virtuelle, grande consommatrice de données.
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