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Discours « cash » et rigueur scientifique : l’épidémiologiste Dominique Costagliola, Grand Prix de l’Inserm 2020

La chercheuse, qui s’est fortement investie dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus, reçoit l’une des plus hautes distinctions scientifiques françaises.

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Publié le 08 décembre 2020 à 11h17, modifié le 08 décembre 2020 à 13h46

Temps de Lecture 7 min.

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Dominique Costagliola montre l’évolution, par tranche d’âge, du nombre de cas de Covid-19 de mi-mars à fin avril, lors du premier confinement

Au fil des mois, elle est devenue de plus en plus présente dans les médias, recherchée pour ses analyses pertinentes de l’épidémie de coronavirus et son discours « cash ». Qu’elle critique la méthodologie des études de Didier Raoult sur l’hydroxychloroquine ou la gestion de la crise par les décideurs, Dominique Costagliola affiche une indépendance totale.

Avec le SARS-CoV-2 comme avec le VIH, sur les plateaux télé comme sur Twitter, et quel que soit son interlocuteur, l’épidémiologiste et biostatisticienne applique la même méthode : du bon sens, de la science et de la pédagogie. Son propos peut être radical mais il est toujours argumenté, fondé sur des données et des faits, martèlent ceux qui l’ont côtoyée sur le plan professionnel.

Contactée pour ce portrait, la directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm), 66 ans, précise qu’elle aura une « actu Inserm » le 8 décembre. L’actu en question est en fait l’annonce du Grand Prix de cet institut de recherche, qui lui est décerné cette année. L’Inserm l’avait déjà distinguée en 2013 avec son « prix Recherche » pour ses travaux sur le VIH. Une ligne de plus sur un CV impressionnant, comme le nombre de ses publications (539 sur la base de données PubMed).

« Dire ce que je pense »

Comment résumer autant de titres et de casquettes, dont l’énumération lui a pris pas moins de huit minutes lors de son audition au Sénat, le 15 septembre, par la commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire ? Dans son appartement parisien, où elle télétravaille depuis le premier confinement et nous reçoit entre deux réunions virtuelles, Dominique Costagliola s’amuse de la remarque. Puis s’explique : « Je voulais que les sénateurs sachent exactement d’où je parlais, et d’abord qu’il soit clair que j’étais compétente en pharmaco-épidémiologie et en évaluation du médicament. Plus que certains experts entendus ce jour-là… » (comprendre Didier Raoult, qui avait d’ailleurs refusé une audition commune).

Le récit fleuve de ses activités et missions visait aussi à la clarté sur ses collaborations avec l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah et la virologue Marie-Paule Kieny, auditionnés en même temps qu’elle. Et sur ses liens avec des laboratoires pharmaceutiques. « Dans le flou artistique autour de la défense de l’hydroxychloroquine, il y a l’idée que ceux qui en disent du mal ont des liens d’intérêt avec l’industrie, rappelle-t-elle. Je voulais montrer que les miens, que j’ai toujours mentionnés d’emblée quand j’ai été missionnée par des ministres, de droite comme de gauche, n’ont jamais été considérés comme des conflits et ne m’empêchent pas de dire ce que je pense d’un médicament. »

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