« Devenir présidente de l’Arcep [l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes] », elle en rêvait. Un vœu désormais exaucé. Après son audition par les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat, Laure de La Raudière, qui était encore, il y a peu, députée de la troisième circonscription d’Eure-et-Loir, a été propulsée par décret, jeudi 28 janvier, à la tête du gendarme français des télécoms. Un poste à mandat unique de six ans qui, selon elle, permet de travailler sur « un champ de régulation qui touche le quotidien des Français : accès à Internet, au téléphone ; distribution du courrier et de la presse ».
Son profil d’élue a surpris les connaisseurs de cette autorité indépendante qui a toujours été dirigée par des personnalités issues de la haute fonction publique. Pour l’intéressée, cependant, son CV constitue plutôt « un atout ». Elle a travaillé chez France Télécom/Orange, où elle a appris à comprendre le fonctionnement d’un opérateur, et a été start-upeuse, ce qui lui a permis d’embrasser l’écosystème numérique. Pour finir, elle a écumé les bancs de l’Assemblée pendant plus de treize ans, cultivant son « écoute des citoyens » et son expertise sur « le contexte juridique et économique du secteur des télécoms ».
Elle s’y est forgé une réputation de fine connaisseuse des sujets auxquels s’intéresse l’Arcep. Ce qui a facilité la confirmation de sa nomination par les parlementaires, lesquels ne se sont pas laissé convaincre par les soupçons de conflit d’intérêts qu’avait soulevés Xavier Niel, le patron de Free (également actionnaire à titre personnel du Monde). Il reprochait à la candidate son passage par l’opérateur historique. Refusant d’entrer dans la polémique, Laure de La Raudière se contente aujourd’hui de rappeler que « [sa] vie professionnelle a montré combien [elle avait] toujours été libre et indépendante ».
« C’est essentiel et compliqué »
Nul ne s’étonnera que, parmi les priorités qu’elle se fixe dorénavant, figurent ce qui a été son credo en tant que députée. « Depuis 2008, j’ai rendu trois ou quatre rapports sur la couverture numérique des territoires, et j’ai toujours dit la même chose : il faut la fibre partout, pour tous. (…) Je ne dis pas qu’on peut le faire, là tout de suite, mais il faut construire le chemin pour atteindre cet objectif. »
D’ores et déjà, elle propose de lancer une étude pour déterminer « si le “new deal” [qui établit des objectifs de couverture pour les opérateurs] est suffisant pour amener une 4G de qualité pour tous ». Parallèlement, elle réclame un affinement des cartes de couverture produites par l’Arcep « pour qu’on puisse y voir clair sur la couverture telle qu’elle est perçue sur le terrain ». Tout en ajoutant : « C’est essentiel et compliqué. »
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