Le réseau social Yubo, fondé par trois jeunes Français en 2015, a le vent en poupe. Moins d’un an après avoir levé un peu plus de 10 millions d’euros, l’entreprise a annoncé, mercredi 18 novembre, avoir réuni un nouveau tour de table de 40 millions d’euros. 40 millions, c’est également le nombre d’utilisateurs inscrits revendiqué par l’application mobile. Bien peu par rapport à des géants tels que Facebook et ses 2,74 milliards d’utilisateurs mensuels actifs. Pour autant, Sacha Lazimi, cofondateur et patron de Yubo, est persuadé que ce réseau a tout pour devenir un « leader » du secteur.
Contrairement à des réseaux sociaux où chaque utilisateur est valorisé par le nombre de « likes » qu’il reçoit ou de re-Tweet qu’il génère, il n’y a rien de cela sur Yubo. L’application, qui cible spécifiquement la génération Z, de 13 à 25 ans, propose à ses usagers de rejoindre des groupes de discussion en vidéo, pour échanger des vues sur des sujets qui leur tiennent à cœur, assister à un cours de maquillage ou faire un jeu de société. « L’idée, c’est de reproduire la façon dont on socialise dans le monde réel en tirant profit de la puissance de la technologie. » Les algorithmes utilisés permettent en effet de proposer de rencontrer des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt, appartenant au même groupe d’âge.
Le confinement résultant de l’épidémie de Covid-19 a amplifié le succès de l’application. Dans certaines zones où elle était peu présente, elle a connu une croissance fulgurante, avec + 1 200 % d’utilisateurs en Amérique latine. Le temps passé par les mobinautes sur Yubo a, lui, été multiplié par six. Pour l’heure, la majorité des utilisateurs se trouvent en Amérique du Nord – et pour cause, c’est là qu’a été lancée la société – et plus globalement dans les pays anglophones (Canada, Grande-Bretagne, Australie…). Car l’avantage de Yubo est de pouvoir faire la connaissance d’inconnus à l’autre bout du monde, à condition de parler la même langue. Un quart des groupes de discussions regroupent des personnes issues de pays différents. En France, le nombre d’inscrits sur l’application s’élève à environ deux millions.
Equipes de modération
Avec sa nouvelle levée de fonds, Yubo entend partir à l’assaut de l’Asie. Cette manne devrait aussi lui permettre d’améliorer encore son système de modération pour faire taire les critiques dont a fait l’objet l’entreprise. Plusieurs médias ont fait état d’échanges de contenus à caractère pornographique sur la plate-forme mais également de cas de harcèlement. L’application y a gagné une réputation de « Tinder pour ado » dont elle se serait bien passée.
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