Pressroom

Damien Ernst et al.: « Transition écologique – l'impératif est la prospérité, pas la sobriété » (L'Express)

damien-ernst-398×208

Les moyens proposés par les décroissantistes sont insuffisants pour atteindre l’objectif climatique de 2050. Il faut, même si cela semble paradoxal, encourager l’augmentation de la consommation.

Corentin de Salle est professeur à l’École Pratique des Hautes Études Commerciales et directeur scientifique du Centre Jean Gol (Belgique) ;
Damien Ernst est professeur à l’Université de Liège (Belgique) et Télécom Paris (France).

Aussi douloureuse soit-elle, la décroissance serait, nous serine-t-on, le passage obligé vers la neutralité carbone. Mais n’y a-t-il pas une voie alternative pour assurer la transition écologique ? Mieux : ne serait-ce pas la décroissance elle-même qui rendrait impossible cette transition ?

Face au défi écologique, deux écoles. L’une vise à réduire drastiquement notre consommation et donc à réduire, stabiliser voire inverser la croissance économique. Elle a pour nom « sobriété », euphémisme de la « décroissance ». Jean-Marc Jancovici en est l’une des figures de proue. L’autre, moins connue, vise à transformer en profondeur l’appareil économique et à reconfigurer un grand nombre de nos activités afin que toute augmentation de la consommation ne fasse pas augmenter l’émission des gaz à effet de serre (GES). Elle a pour nom « découplage ». Le découplage est dit « relatif » si la quantité de GES augmente moins rapidement que ne le fait le PIB. Il est dit « absolu » si les GES cessent d’augmenter – voire décroissent – lorsque le PIB croît. L’objectif ultime est d’atteindre un découplage total qui décorrèle, d’une part, l’action humaine en général (et l’économie en particulier) et, d’autre part, la nature dans son ensemble, de façon à éliminer tout impact négatif des activités humaines sur l’environnement. Cela implique d’atteindre la neutralité carbone, de dépolluer la planète, de restaurer la biodiversité, de régénérer la nature, etc. […]

Photo de Damien Ernst en entête source LinkedIn