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Évaluer les risques liés aux fuites d’information (IP Paris)

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Olivier Rioul et Julien Béguignot s’appuient sur les outils de la théorie mathématique de la communication établie par Claude Shannon en 1948 pour mesurer et évaluer les failles de sécurité des canaux de communications non intentionnels (dits auxiliaires), mais aussi dessiner de nouveaux standards en la matière.
Olivier Rioul est professeur au Laboratoire Traitement et Communication de l’Information (LTCI) de Télécom Paris. Il encadre également Julien Béguinot, doctorant.

Vos recherches portent sur la sécurité des systèmes embarquant des solutions cryptographiques. En quoi cela consiste-t-il ?

O.R : Nous nous intéressons en effet aux failles de ces dispositifs. Par exemple, lorsqu’un circuit fait tourner un algorithme cryptographique, il émet des ondes électromagnétiques liées à la consommation de puissance. Celles-ci sont mesurables à l’aide de sondes et, par traitement du signal, susceptibles de délivrer des informations sensibles sur la clef qui sécurise l’algorithme. En d’autres termes, il se crée un canal auxiliaire de communication (side channel), non intentionnel et vulnérable aux attaques. Nous étudions et évaluons les fuites d’information ainsi que les attaques possibles sur ces derniers.

J.B : Par ailleurs, la sécurité des appareils (carte bancaire, téléphone portable, objet connecté…) ou des logiciels utilisant la cryptographie est systématiquement évaluée par des laboratoires agréés en France par l’Agence national de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) avant leur mise sur le marché. Nos travaux tendent à améliorer les méthodes d’évaluation existantes, ce qui intéresse directement ces laboratoires.