Pressroom

Pourquoi l'IA n'est pas encore... intelligente (Les Échos)

AI-robotic-tablet-xb100
L’intelligence artificielle possède des capacités surhumaines dans le domaine de la mémorisation. Mais elle est aujourd’hui loin de rivaliser avec l’être humain sur les capacités cognitives. Les limites de la machine sont cependant difficiles à prévoir.

[…] La capacité à s’étonner constitue une différence encore plus fondamentale entre l’humain et l’IA, note Jean-Louis Dessalles, chercheur en intelligence artificielle et maître de conférences à Télécom Paris : « L’étonnement est un des fondements de l’intelligence humaine. C’est une capacité qui permet de détecter l’inattendu, d’éveiller l’intérêt, de repérer les dangers ou de corriger ses erreurs. Une IA numérique entraînée grâce à l’apprentissage profond, elle, ne s’étonne de rien. » […]

Autre difficulté, l’intelligence artificielle ne connaît pas la logique. C’est particulièrement flagrant avec ChatGPT qui, sans mémoire ni cohérence, peut se contredire d’une phrase à l’autre. « ChatGPT génère du texte mot à mot et forme des phrases qui n’ont aucun sens pour lui. Il peut donc écrire quelque chose et dire l’inverse quelques lignes plus bas, car il reprend toutes les erreurs qu’on trouve sur la Toile », insiste Jean-Louis Dessalles.

Dès lors, à quelles conditions une IA serait-elle capable d’égaler l’être humain ? Une bonne partie des spécialistes, souvent surpris face aux progrès de ChatGPT, s’avouent désormais incapables de fixer une limite théorique aux possibilités de l’IA. […]

D’autant que la machine réserve bien des surprises. Même s’il s’est révélé un piètre joueur, ChatGPT est capable de jouer aux échecs. « Ce n’était pas prévu, car c’est un programme fait pour générer du texte, pas pour jouer aux échecs. Et encore plus inattendu, il est capable d’avoir une représentation en deux dimensions de l’échiquier », assure Jean-Louis Dessalles. […]

Image d’entête xb100 via Freepik