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Ordinateur quantique : la course à la cryptographie post-quantique (Science & Vie)

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Les capacités de calcul supposées de l’ordinateur quantique ne sont pas seulement fascinantes. Elles pourraient servir à craquer la totalité des codes qui protègent notre quotidien. Les informaticiens étudient de possibles parades.

[…] L’enjeu : la sécurisation des communications dans un contexte d’avènement probable de l’ordinateur quantique. Car un tel ordinateur pourrait craquer en un temps record les meilleurs protocoles de chiffrement actuels, qui sécurisent les transferts de données sur Internet, dont ceux des banques et des armées. […]

Pour casser les clés RSA [actuelle technique de chiffrement très répandue], un ordinateur quantique devrait aligner environ 10000 qubits [briques de calculs élémentaires], ce qui, selon la NSA [Agence américaine de sécurité], pourrait se produire entre 2030 et 2040. […]

Et 2040, ce n’est pas si loin ! « Pour sécuriser les cartes bancaires, qui se périment tous les deux ans, on a le temps de voir venir. Mais pour d’autres secteurs, il y a déjà urgence », assure Sylvain Guilley, professeur invité à Télécom Paris et directeur technique de la société de cryptographie Secure-IC. C’est le cas des véhicules, dont les systèmes de communication doivent être certifiés pour vingt ans car les possibilités de mises à jour ultérieures sont faibles. Quant aux échanges diplomatiques ou aux données secret-défense, qui doivent parfois rester indéchiffrables pendant cinquante ans, il est peut-être même déjà trop tard : « Un acteur étatique peut dès à présent enregistrer certaines communications en vue de les décrypter ultérieurement, quand l’ordinateur quantique sera prêt », précise le spécialiste. […]

Image d’entête source Rawpixel/Freepik