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Un projet d’internationalisation à domicile pour les élèves de Télécom Paris

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Illustrateur : Lionel Tarchala, source IMT

Afin de pallier l’impossibilité de mobilité internationale lors des confinements successifs, Télécom Paris a mis en place un dispositif pédagogique interculturel et multilingue à domicile pour les élèves de deuxième année de cursus ingénieur.

En mars 2020, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sur de nombreux aspects de la formation, y compris les mobilités étudiantes à l’étranger. Afin de ne pas pénaliser les élèves dans leur expérience interculturelle, le département Langues et Cultures de Télécom Paris a conçu, organisé, coordonné, animé et encadré un dispositif d’internationalisation à domicile, mené par une équipe de cinq enseignantes et enseignants, pour les élèves de deuxième année de cursus ingénieur ne pouvant pas effectuer leur mobilité.

« Les langues et les questions d’interculturalité sont centrales à Télécom Paris, car les futures et futurs ingénieurs seront amenés à travailler dans des contextes plurilingues et multiculturels au cours de leur carrière. Nous avons donc cherché à faire vivre aux élèves une expérience alternative, comme un voyage virtuel, » explique Isabelle Lallemand, enseignante de Français Langue Étrangère et Seconde de l’équipe et responsable adjointe du groupe de recherche IMT Didalang.

Le dispositif prend la forme d’un projet personnel, axé sur l’interculturalité, dont le thème est choisi par l’élève. Par exemple, « La difficulté des élèves étrangers amplifiée par la pandémie », « La barrière de la langue », « Comparaison des pratiques éducatives chinoises et françaises : que peut-on en tirer du point de vue professionnel ? ». Ce projet personnel est nourri de conférences en français et en anglais, de lectures bilingues et d’un entretien ethnographique approfondi avec un ou une étudiante étranger. Tout au long du projet, les élèves sont accompagnés par l’équipe pédagogique, elle-même plurilingue et multiculturelle, et ont accès à des ressources en ligne et au catalogue du Centre de Ressources Documentaires et Numériques (CRDN). « Proposé sur un semestre, ce dispositif offre un temps de réflexion, de maturation et de recherche autour des enjeux linguistiques et interculturels d’une mobilité internationale. Ainsi les élèves explorent diverses dimensions – sociales, éducatives, professionnelles, psychologiques, individuelles – tout en développant et valorisant leurs compétences linguistiques et interculturelles, » ajoute Isabelle Lallemand.

Même si ce dispositif ne remplace pas un vrai voyage, les étudiantes et étudiants ont été globalement satisfaits par la proposition. « Étant donné l’urgence dans laquelle nous avons mis en place ce projet, nous avons vu une belle implication des élèves. La grande liberté en termes de supports (présentation vidéo, pecha kucha, podcast, pièce de théâtre, article, essai…) et d’approches a permis une créativité et une pertinence des contenus et la production de mini-projets solides, au-delà de nos attentes, » se félicite Isabelle Lallemand.

Conçu comme une substitution temporaire à l’expérience de mobilité à l’étranger, ce dispositif devrait devenir récurrent dans la scolarité dès 2023.

« Nous réfléchissons à utiliser ce projet non plus pour compenser un séjour à l’étranger, mais pour préparer les étudiantes et étudiants au départ et mieux intégrer les élèves en échange scolaire. En effet, ce dispositif a un fort potentiel de développement pour internationaliser encore davantage nos formations, » conclut Isabelle Lallemand.

Entretien ethnographique

L’entretien ethnographique est un dispositif à l’intérieur duquel un échange aura lieu. Ce ne sera plus, comme pour la conversation, un échange spontané et dicté par les circonstances ; l’échange va maintenant s’effectuer entre deux personnes dont les rôles seront davantage marqués.

Source : François Schmitt (2011). Méthodologie : l’entretien ethnographique au service de l’étude des civilisations pour une analyse comparée des cultures française et slovaque. Romanica Olomucensia 23.1, pp. 83–90