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Joe Wiart, médaillé 2025 du Comité National Français de Radioélectricité Scientifique (CNFRS-URSI)

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Joe Wiart se voit décerner le 10 juin 2025 la médaille CNFRS-URSI (Comité National Français de Radioélectricité Scientifique – Union Radio-scientifique internationale) par Francis-André Wollman sous l’égide de l’Académie des sciences pour l’ensemble de ses travaux.

Médaille CNFRS-URSI (Comité National Français de Radioélectricité Scientifique – Union Radio-scientifique internationale)La médaille du CNFRS/URSI-France, décernée sous l’égide de l’Académie des sciences, est destinée à honorer une personnalité scientifique qui contribue, ou a contribué au cours des six dernières années au moins, à des avancées remarquables dans le domaine des radio sciences, et a participé à l’animation scientifique de la communauté française et internationale. Cette contribution peut concerner des progrès dans le domaine de la connaissance et/ou l’apport des radio sciences au monde socio-économique et/ou la dissémination vers la communauté des radio sciences, les jeunes scientifiques ou le grand public.

Joe Wiart est Ingénieur Général des Mines. Diplômé de Télécom Paris (anciennement École Nationale Supérieure des Télécommunications, ENST) en 1992, il obtient un doctorat de l’ENST et de l’Université Pierre-et-Marie-Curie en 1995, puis une habilitation à diriger des recherches (HDR) de cette même université en 2015.

Il débute sa carrière de chercheur en 1992 au Centre National d’Études des Télécommunications (CNET) de France Télécom, et poursuit ses travaux chez Orange jusqu’en 2015. À cette date, il rejoint Télécom Paris pour prendre la direction de la chaire C2M Caractérisation, Modélisation et Maîtrise de l’exposition aux ondes électromagnétiques créée par I’Institut Mines-Télécom, portée par Télécom Paris et soutenue par l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR).

Ses premiers travaux en radio-sciences portent sur la propagation des ondes radioélectriques, avant qu’il ne se spécialise dans la quantification de l’exposition aux radiofréquences. Il développe alors des approches déterministes et numériques, notamment fondées sur la méthode FDTD, pour évaluer l’exposition d’organes tels que le cerveau. Au cours de la décennie, il initie avec Pierre Noël Favennec (CNET) le premier programme français de recherche sur les interactions ondes-personnes, puis avec Bernard Veyret (IMS Bordeaux) le programme COMOBIO, dans le cadre de l’ancien Réseau National de Recherche en Télécommunications (RNRT).

À partir de 1998, il s’engage dans les travaux de normalisation européens menés par le Comité européen de normalisation en électronique et en électrotechnique (CENELEC), contribuant à l’élaboration des méthodes de mesure normatives. Toujours très impliqué dans ce domaine, il préside aujourd’hui le comité technique TC106x, en charge de l’évaluation de l’exposition humaine aux champs électromagnétiques.

Au cours des années 2000, il contribue au développement d’une méthodologie hybride combinant modélisation numérique et mesures expérimentales, visant à évaluer l’exposition réelle du cerveau lors de l’usage de téléphones mobiles en conditions opérationnelles. Il prend part à plusieurs grandes études épidémiologiques internationales, telles qu’Interphone, Mobikids et Geronimo. Il dirige de nombreux projets financés par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et l’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), consacrés notamment à l’exposition des enfants, à la conception de modèles anatomiques innovants et au développement de méthodes numériques hybrides. Ces travaux sont menés en étroite collaboration avec les équipes d’Isabelle Bloch (Télécom Paris/Sorbonne Université) et de Christian Persan (IMT Atlantique), et aboutissent, en 2009, à la création du WHIST Lab, laboratoire commun de l’Institut Télécom et d’Orange Labs.

En 2010, pour faire face à la variabilité croissante des usages et des réseaux, il introduit la modélisation statistique en dosimétrie, venant compléter les approches déterministes. En 2015, il prend la direction de la chaire C2M. À partir de 2019, en collaboration avec Shanshan Wang (maîtresse de conférences à Télécom Paris), il initie l’intégration des outils d’intelligence artificielle dans le domaine de la dosimétrie.

Parallèlement à ses travaux scientifiques, Joe Wiart a exercé de nombreuses responsabilités dans le domaine des radio-sciences. Il a été président de la commission K de l’URSI France (2006-2009), président d’URSI France (2009-2012), puis président de la commission K de l’URSI internationale (2014-2019). Entre 2018 et 2020, il préside le comité d’orientation de l’Observatoire Ondes-Paris de la Ville de Paris et, depuis 2023, siège au sein de l’Observatoire parisien de la téléphonie mobile.

Il préside également, depuis 2017, le comité technique européen CENELEC TC106x, chargé de l’élaboration des normes relatives à l’exposition aux champs électromagnétiques.

En conclusion, Joe Wiart a dirigé ou a contribué à de nombreux projets nationaux et internationaux dédiés à la dosimétrie comme le projet Européen Lexnet, ou les projets ANSES Acte et AMPERE. Il est notamment récompensé pour ses travaux de recherche portant sur les méthodes numériques et les statistiques appliquées dans l’électromagnétisme et la dosimétrie stochastique qui ont donné lieu à plus de 130 publications dans des journaux à comité de lecture et plus de 200 communications dans des congrès.

 

C’est un honneur pour moi mais aussi une reconnaissance des travaux menés à l’Institut Mines-Télécom et à Télécom Paris.
Joe Wiart